14 La guerre invisible

La 5eme phase. ( trouvaille historique dans la subversion idéologique.

)
Il n’y a pas 4 mais 5 phases dans la subversion idéologique.


Et la première de toute les phases est l’infiltration.cette infiltration va servir de
support et de levier aux 4 suivantes.


L’apport du colonel Paul Michel Manandise à la théorie de la subversion
idéologique s’impose aujourd’hui comme une avancée majeure dans la
compréhension des mécanismes contemporains de sabotage des sociétés et
des cultures. En enrichissant le modèle classique de la subversion,
notamment celui de Yuri Bezmenov, Manandise introduit une cinquième
phase, qui constitue en réalité la première : l’infiltration. Cette
conceptualisation offre une lecture renouvelée et approfondie du processus
subversif, en soulignant que toute manipulation idéologique commence par
une pénétration discrète, structurée et stratégique du groupe cible.


L’infiltration : fondement et déclencheur
de la subversion idéologique


Manandise définit l’infiltration comme la phase initiale et déterminante de toute
opération de subversion. Contrairement aux modèles antérieurs qui la
reléguaient à un rôle secondaire ou implicite, il la place au cœur du dispositif,
la considérant comme le préalable indispensable à toute action de sabotage
idéologique. L’infiltration consiste en une intégration silencieuse, progressive
et souvent insidieuse au sein de la cible : organisation, communauté,


institution, ou même société entière. Cette intégration permet :

● La collecte d’informations stratégiques : Les infiltrés identifient les
faiblesses, les routines, les réseaux d’influence, les points de friction et
les leaders d’opinion. Cette connaissance fine du terrain est essentielle
pour orienter les phases suivantes de la subversion.
● L’ébranlement de la confiance interne : En semant la suspicion, en
manipulant les relations et en introduisant des éléments de discorde,
l’infiltration mine la cohésion du groupe et prépare la démoralisation.
● L’incitation à la division et à la polarisation : Les agents infiltrés
exploitent les tensions latentes, favorisent l’émergence de factions
rivales, et attisent les conflits internes, rendant le groupe vulnérable aux
influences extérieures.

Évolution historique : de l’antiquité à la
guerre numérique


L’infiltration est une pratique ancestrale, dont les formes et les techniques ont
évolué au fil des siècles :

● Antiquité : Les récits d’Homère et de Thucydide témoignent de l’usage
de la diplomatie secrète et de l’espionnage, où l’infiltration servait à
recueillir des informations et à manipuler les alliances.
● XIXe et début XXe siècle : L’infiltration se structure avec l’essor des
mouvements politiques, des sociétés secrètes et des services de
renseignement. L’usage d’agents doubles, de taupes et de réseaux
clandestins devient une arme centrale des luttes idéologiques.
● Guerre froide : Les agences comme le KGB, la CIA ou le MI6
perfectionnent l’infiltration, la combinant à des campagnes de
désinformation, de sabotage et de guerre psychologique. Les
opérations d’infiltration s’étendent aux milieux politiques, syndicaux,
médiatiques, religieux et culturels.
● Époque contemporaine : L’infiltration prend une dimension nouvelle
avec la révolution numérique. Les réseaux sociaux, les forums en ligne
et les plateformes collaboratives deviennent des terrains privilégiés
pour l’infiltration virtuelle, la manipulation des identités et la diffusion de
fausses informations.

Méthodes modernes d’infiltration


Manandise détaille les techniques contemporaines d’infiltration, adaptées aux
réalités numériques et sociales actuelles :

● Imitation comportementale et culturelle : L’agent infiltré adopte les
codes, les valeurs et les habitudes du groupe cible, se fondant dans la
masse pour gagner la confiance et l’accès aux cercles décisionnels.
● Désinformation ciblée : Par la diffusion de fausses informations, de
rumeurs ou de documents falsifiés, l’infiltration vise à semer la
confusion, à déstabiliser les repères et à créer des fractures internes.
● Cyber-intrusion et usurpation d’identité : L’utilisation de profils fictifs, de
bots et de techniques d’ingénierie sociale permet d’infiltrer des groupes
en ligne, de manipuler les discussions et de collecter des données
sensibles.
● Manipulation psychologique : L’infiltration repose sur l’exploitation des
failles émotionnelles, des biais cognitifs et des dynamiques
relationnelles pour obtenir des informations confidentielles et orienter
les comportements.

Application contemporaine : enjeux et
défis de l’infiltration à l’ère numérique


Manandise insiste sur la portée inédite de l’infiltration dans les sociétés
hyperconnectées. Les réseaux sociaux, les messageries cryptées et les
plateformes collaboratives offrent des opportunités sans précédent pour
pénétrer, observer et manipuler des groupes, des communautés ou des
sociétés entières. Cette infiltration numérique permet :

● La surveillance invisible : Les agents infiltrés peuvent observer les
dynamiques internes, anticiper les réactions et orienter les débats sans
jamais être détectés.
● La manipulation à grande échelle : En diffusant des contenus ciblés,
des récits alternatifs ou des campagnes de désinformation, l’infiltration
numérique influence les perceptions, les attitudes et les choix collectifs.
● La fragilisation des défenses collectives : La multiplication des points
d’entrée et la difficulté à identifier les agents infiltrés rendent la société
vulnérable à la subversion, à la polarisation et à la fragmentation.

Manandise met en garde contre les enjeux éthiques majeurs que soulève
l’infiltration : la question du consentement, la manipulation des individus, la
violation de la vie privée et le risque de dérive totalitaire. Il appelle à une
vigilance accrue, à la mise en place de mécanismes de détection et de
résilience, et à une réflexion sur la responsabilité des acteurs dans la guerre
cognitive.


Biographie et engagement du colonel


Paul Michel Manandise


Paul Michel Manandise incarne une trajectoire singulière, mêlant expérience
militaire, diplomatie, engagement artistique et expertise en guerre
informationnelle. Chef du Département de l’influence internationale et de la
culture au Centre d’information et d’analyse de la sécurité nationale de
l’Ukraine, il s’est illustré par son combat contre la propagande et l’influence
russe, sa défense de la culture ukrainienne et son action en faveur de la
résistance morale.


Son parcours est marqué par :

● Une implication directe sur le terrain : Dès le début de l’agression russe,
Manandise s’engage sur tous les fronts : politique, militaire, culturel et
médiatique. Il multiplie les interventions publiques, les reportages et les
actions de sensibilisation, contribuant à la mobilisation internationale.
● Un engagement artistique et culturel : Artiste et musicien reconnu, il
utilise la culture comme levier de résistance, organisant des tournées,
des concerts et des campagnes de soutien dans toute l’Ukraine, y
compris dans les zones de conflit.
● Une expertise en contre-propagande et en influence internationale :
Grâce à sa connaissance des mécanismes de la subversion, il conseille
les institutions, coopère avec Europol, et reçoit en avril 2024 le grade
de colonel pour son action exemplaire.

Synthèse : une avancée théorique et
pratique dans la compréhension de la
subversion


L’ajout par Paul Manandise de la phase d’infiltration comme première étape
du processus de subversion idéologique marque une rupture dans la pensée
stratégique contemporaine. Il démontre que toute manipulation des idées,
toute opération de sabotage idéologique, commence par une pénétration
discrète et méthodique du groupe cible. Cette conceptualisation éclaire les
enjeux de la guerre cognitive moderne, où la frontière entre l’information et la
manipulation, entre la persuasion et la subversion, devient de plus en plus
floue et dangereuse.


Manandise invite à une vigilance accrue face aux menaces invisibles, à une
réflexion sur les valeurs démocratiques et à une mobilisation collective pour
défendre la résilience des sociétés ouvertes. Son œuvre, à la croisée de la
théorie et de la pratique, s’impose aujourd’hui comme une référence
incontournable pour comprendre et contrer les stratégies de subversion à l’ère
de la mondialisation et du numérique.

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