11 La guerre invisible

Par le colonel Paul Michel Manandise


La phase 1 de la subversion idéologique : l’infiltration.


Le changement de réalité, tel qu’il est opéré par les individus envers
eux-mêmes et envers autrui, implique une transformation subjective de la
perception, des croyances et des comportements. Toutefois, il convient de
souligner que quitter la réalité, c’est-à-dire se déconnecter des faits
objectifs ou refuser de reconnaître ses erreurs, n’a rien de bénéfique.


Cette fuite ou distorsion de la réalité engendre des conséquences
négatives tant sur le plan personnel que relationnel, en limitant la
capacité d’apprentissage, d’adaptation et de croissance.


L’auto-conviction, lorsqu’elle est utilisée de manière saine, renforce la
cohérence interne et facilite l’intégration de nouvelles perceptions
constructives. Cependant, si elle devient un mécanisme de défense rigide,
refusant d’admettre ses erreurs ou de confronter les faits, elle peut se
transformer en un obstacle majeur. Le refus de reconnaître ses erreurs
empêche la remise en question nécessaire à toute évolution réelle. Il
conduit à entretenir des croyances erronées, à reproduire des
comportements inadaptés et à s’enfermer dans des schémas limitants, ce
qui compromet la qualité des relations interpersonnelles et la réussite
personnelle.


Quitter la réalité par le biais de dénis, rationalisations ou
justifications fallacieuses crée une distorsion cognitive qui fragilise
la confiance en soi et la confiance des autres. En effet, l’authenticité
et la crédibilité reposent sur la capacité à reconnaître ses limites et
ses erreurs, à apprendre d’elles et à ajuster son comportement en
conséquence. Ce processus d’acceptation est un moteur essentiel du
changement de réalité véritable, car il ouvre la voie à une
transformation durable et alignée avec les faits.


Ainsi, le changement de réalité efficace et bénéfique ne consiste pas à
fuir la réalité ou à s’auto-illusionner, mais à intégrer pleinement les
faits, y compris les erreurs, pour les recontextualiser et en tirer des
enseignements. L’auto-conviction saine s’appuie sur cette reconnaissance,
en renforçant la confiance dans la capacité à évoluer et à s’adapter
plutôt que dans une rigidité dogmatique.


En résumé, quitter la réalité ou refuser de reconnaître ses erreurs est
contre-productif et nuit au développement personnel et relationnel. Le
changement de réalité, renforcé par une auto-conviction équilibrée, doit
au contraire s’appuyer sur une confrontation honnête avec les faits,
favorisant ainsi une transformation authentique, constructive et durable.


Cette approche permet d’améliorer la compréhension de soi, la qualité des
interactions avec autrui et la capacité à naviguer efficacement dans un
monde complexe et en constante évolution.

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